cosima

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le bouc



LE BOUC:

Parlons du bouc, dont la premiere des réputation est: de puer!!!!! Et il faut bien l'avouer, c'est vrai!!! 
Cependant faisons un point la dessus car la rumeur dit que c'est son urine qui dégage cette odeur or cette fois c'est faux! Ce sont en réalité de petites glandes entre ses cornes qui sécrètent cette "délicate" odeur dans le but de "plaire" aux femelles. En effet, l'odeur est surtout "explosive" en période de reproduction.

    La légende du Vert Bouc:

    "Vingt-trois heures cinquante. La tourmente de neige fait rage. Temps prospice. Quatre solides gaillards gravissent la colline dans un silence farouche. Point d'hésitation si même le tapis blanc a estompé le relief. C'est que la sente, ils la connaissent dans ses moindres détours. Nés au hameau de Marché, ils ont usé leur jeunesse dans les taillis qui assiègent la château. N'empêche que, ce soir, c'est avec une pointe d'angoisse qu'ils se glissent au pied de l'imposante muraille. Nul n'est au courant de leur équipée, sa réussite dépend d'ailleurs du secret qui l'entoure. Voici un mois qu'à la veillée, ils ont conçu et arrêté le projet. Depuis, à l'insu de leurs proches, ils ont préparé leur expédition. Maintenant, l'heure est venue de leur coup d'audace et nul d'entre eux ne songe à reculer.

Dans une heure, ils seront peut-être couverts d'or. Ne dit-on pas qu'avant de partir guerroyer au loin, un margrave dont le nom se perd dans le nuit des temps a enfoui dans le puits du castel un coffre contenant la majeure partie de sa fortune ? Leur imagination ruisselle d'écus et de rubis. Il faut que se dresse devant eux la lourde porte du manoir pour que le mirage se dissipe et qu'ils reprennent leurs esprits. Les douze coups de minuit ont-ils sonné ? Ils n'oseraient l'assurer. Par prudence, ils décident de patienter quelques minutes supplémentaires. Les flocons voltigent en folles sarabandes, étouffant tout bruit de leur épaisseur ouatée.

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Une consultation rapide du regard : d'un pas leste qui connaît les moindres aspérités de la muraille, nos quatre audacieux franchissent l'enceinte. Personne au château. Les vieux avaient raison qui affirmaient que le Vert Bouc s'absentait cette seule heure par année. En quelques minutes, ils ont rejoint le puits. Penchés à la margelle, ils déroulent leurs cordes. Maintenant il s'agit de jouer d'adresse : harponer le coffre aux quatre angles, le remonter en douceur. Un choc, dit-on, suffit à alerter le gardien du trésor. A force de patience, ils arriment le coffre tant convoité. Les cordes se tendent et, paume après paume, la lourde masse s'élève dans la nuits. Un dernier effort, elle arrive à la hauteur de la margelle. Quel fut le maladroit ? Nul jamais ne le saura. Toujours est-il que, perdant l'équilibre, il se coinça le doigt entre le moraillon et la paroi. La douleur l'emporta sur sa prudence, il lâcha un juron et le coffre par la même occasion. Il ne fallait pas un aussi grand vacarme pour alerter le Vert Bouc. Nos jeunes gens entendirent pousser au loin un bêlement sinistre et prirent leurs jambes à leur cou.

Le trésor, paraît-il, dort encore au fond du trou. Depuis quelques années, d'autres fils du pays ont entrepris de vider le puits. Ils prétendent qu'ils ne cherchent pas l'or, qu'ils ne craignent pas le Vert Bouc, mais nul n'en croit rien de ceux qui ont rêvé la légende à la veillée."

Chevalerie de l'Ordre du Chuffin. Janvier 1973.



Le bouc et Bacchus

Le bouc était  l'animal de Bacchus, dieu du vin et de la fertilité. À la fête dédiée à Bacchus on sacrifiait un bouc et on chantait et buvait du vin. On appelait ça « tragédie », ce qui veut dire « le chant du bouc ».

En tant que Dieu de la fécondité et de la puissance, Dionysos est associé au bouc (tragos), et au taureau dont il porte souvent la corne (taurokerôs) à la main dans l'iconographie.

Il est également associé au faon ou à la chèvre (Louvre G185, base Perseus) : Satyres et ménades portent parfois une peau de faon, la nébride (nebris), ou une peau de chèvre (égide). Il semblerait que le faon ou la chèvre soit une métaphore du corps déchiré (diasparagmos) de Dionysos par les Titans.

Aphrodite chevauchait un bouc


BOUC.
BESTIALITÉ, SORCELLERIE.

(25)Les honneurs de toute espèce que l'antiquité a rendus aux boucs seraient bien étonnants, si quelque chose pouvait étonner ceux qui sont un peu familiarisés avec le monde ancien et moderne. Les Égyptiens et les Juifs désignèrent souvent les rois et les chefs du peuple par le mot de bouc. Vous trouverez dans Zacharie(26): « La fureur du Seigneur s'est irritée contre les pasteurs du peuple, contre les boucs; elle les visitera. Il a visité son troupeau la maison de Juda, et il en a fait son cheval de bataille. »

(27)« Sortez de Babylone, dit Jérémie aux chefs du peuple; soyez les boucs à la tête du troupeau. »

Isaïe s'est servi aux chapitres X et XIV du terme de bouc, qu'on a traduit par celui de prince.

Les Égyptiens firent bien plus que d'appeler leurs rois boucs; ils consacrèrent un bouc dans Mendès, et l'on dit même qu'ils l'adorèrent. Il se peut très bien que le peuple ait pris en effet un emblème pour une divinité; c'est ce qui ne lui arrive que trop souvent.

Il n'est pas vraisemblable que les shoen ou shotim d'Égypte, c'est-à-dire les prêtres, aient à la fois immolé et adoré des boucs. On sait qu'ils avaient leur bouc Hazazel, qu'ils précipitaient, orné et couronné de fleurs, pour l'expiation du peuple, et que les Juifs prirent d'eux cette cérémonie, et jusqu'au nom même d'Hazazel, ainsi qu'ils adoptèrent plusieurs autres rites de l'Égypte.

Mais les boucs reçurent encore un honneur plus singulier; il est constant qu'en Égypte plusieurs femmes donnèrent avec les boucs le même exemple que donna Pasiphaé avec son taureau. Hérodote raconte que lorsqu'il était en Égypte, une femme eut publiquement ce commerce abominable dans le nome de Mendès: il dit qu'il en fut très étonné, mais il ne dit point que la femme fût punie.

Ce qui est encore plus étrange, c'est que Plutarque et Pindare, qui vivaient dans des siècles si éloignés l'un de l'autre, s'accordent tous deux à dire qu'on présentait des femmes au bouc consacré(28). Cela fait frémir la nature. Pindare dit, ou bien on lui fait dire:
 

Charmantes filles de Mendès, 
Quels amants cueillent sur vos lèvres 
Les doux baisers que je prendrais? 
Quoi! ce sont les maris des chèvres!

Les Juifs n'imitèrent que trop ces abominations. Jéroboam institua des prêtres pour le service de ses veaux et de ses boucs(29). Le texte hébreu porte expressément boucs. Mais ce qui outragea la nature humaine, ce fut le brutal égarement de quelques Juives qui furent passionnées pour des boucs, et des Juifs qui s'accouplèrent avec des chèvres. Il fallut une loi expresse pour réprimer cette horrible turpitude. Cette loi fut donnée dans le Lévitique(30), et y est exprimée à plusieurs reprises. D'abord c'est une défense éternelle de sacrifier aux velus avec lesquels on a forniqué. Ensuite une autre défense aux femmes de se prostituer aux bêtes, et aux hommes de se souiller du même crime. Enfin il est ordonné(31) que quiconque se sera rendu coupable de cette turpitude sera mis à mort avec l'animal dont il aura abusé. L'animal est réputé aussi criminel que l'homme et la femme; il est dit que leur sang retombera sur eux tous.

C'est principalement des boucs et des chèvres dont il s'agit dans ces lois, devenues malheureusement nécessaires au peuple hébreu. C'est aux boucs et aux chèvres, aux asirim, qu'il est dit que les Juifs se sont prostitués: asiri, un bouc et une chèvre; asirim, des boucs et des chèvres. Cette fatale dépravation était commune dans plusieurs pays chauds. Les Juifs alors erraient dans un désert où l'on ne peut guère nourrir que des chèvres et des boucs. On ne sait que trop combien cet excès a été commun chez les bergers de la Calabre, et dans plusieurs autres contrées de l'Italie. Virgile même en parle dans sa troisième églogue(32): le vers

Novimus et qui te, transversa tuentibus hircis

n'est que trop connu.

On ne s'en tint pas à ces abominations. Le culte du bouc fut établi dans l'Égypte, et dans les sables d'une partie de la Palestine. On crut opérer des enchantements par le moyen des boucs, des égypans, et de quelques autres monstres auxquels on donnait toujours une tête de bouc.

La magie, la sorcellerie passa bientôt de l'Orient dans l'Occident, et s'étendit dans toute la terre. On appelait sabbatum chez les Romains l'espèce de sorcellerie qui venait des Juifs, en confondant ainsi leur jour sacré avec leurs secrets infâmes. C'est de là qu'enfin être sorcier et aller au sabbat fut la même chose chez les nations modernes.

De misérables femmes de village, trompées par des fripons, et encore plus par la faiblesse de leur imagination, crurent qu'après avoir prononcé le mot abraxa, et s'être frottées d'un onguent mêlé de bouse de vache et de poil de chèvre, elles allaient au sabbat sur un manche à balai pendant leur sommeil, qu'elles y adoraient un bouc, et qu'il avait leur jouissance.

Cette opinion était universelle. Tous les docteurs prétendaient que c'était le diable qui se métamorphosait en bouc. C'est ce qu'on peut voir dans les Disquisitions de Del Rio et dans cent autres auteurs. Le théologien Grillandus, l'un des grands promoteurs de l'inquisition, cité par Del Rio(33), dit que les sorciers appellent le bouc Martinet. Il assure qu'une femme qui s'était donnée à Martinet montait sur son des et était transportée en un instant dans les airs à un endroit nommé la noix de Bénévent.

Il y eut des livres où les mystères des sorciers étaient écrits. J'en ai vu un à la tête duquel on avait dessiné assez mal un bouc, et une femme à genoux derrière lui. On appelait ces livres Grimoires en France, et ailleurs l'Alphabet du diable. Celui que j'ai vu ne contenait que quatre feuillets en caractères presque indéchiffrables, tels à peu près que ceux de l'Almanach du berger.

La raison et une meilleure éducation auraient suffi pour extirper en Europe une telle extravagance; mais au lieu de raison on employa les supplices. Si les prétendus sorciers eurent leur grimoire, les juges eurent leur code des sorciers. Le jésuite Del Rio, docteur de Louvain, fit imprimer ses Disquisitions magiques en l'an 1599: il assure que tous les hérétiques sont magiciens, et il recommande souvent qu'on leur donne la question. Il ne doute pas que le diable ne se transforme en bouc et n'accorde ses faveurs à toutes les femmes qu'on lui présente(34). Il cite plusieurs jurisconsultes qu'on nomme démonographes(35), qui prétendent que Luther naquit d'un bouc et d'une femme. Il assure qu'en l'année 1595, une femme accoucha dans Bruxelles d'un enfant que le diable lui avait fait, déguisé en bouc, et qu'elle fut punie; mais il ne dit pas de quel supplice.

Celui qui a le plus approfondi la jurisprudence de la sorcellerie est un nommé Boguet, grand-juge en dernier ressort d'une abbaye de Saint-Claude en Franche-Comté. Il rend raison de tous les supplices auxquels il a condamné des sorcières et des sorciers: le nombre en est très considérable. Presque toutes ces sorcières sont supposées avoir couché avec le bouc.

On a déjà dit(36) que plus de cent mille prétendus sorciers ont été exécutés à mort en Europe. La seule philosophie a guéri enfin les hommes de cette abominable chimère, et a enseigné aux juges qu'il ne faut pas brûler les imbéciles(37).

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Le  culte du bous:

Le culte du bouc, image vivante du bouc céleste ou du chevrier, qui se trouve dans la division zodiacale du taureau, et qui, comme lui, était le symbole du soleil printanier et de la vertu fécondante et régénératrice de cet astre. Les cultes de ces deux animaux sacrés ont tous les rapports qu'on doit attendre de leur origine commune.

« Les Mendésiens, dit Hérodote, ont beaucoup de véné­ration pour les boucs et les chèvres, et plus encore pour ceux-là que pour celles-ci, et c'est à cause de ces animaux qu'ils honorent ceux qui en prennent soin. Ils ont surtout en grande vénération un bouc qu'ils considèrent plus que tous les autres. Quand il vient à mourir, tout le Nome mendésien est en deuil.

Il ajoute qu'en langue égyptienne, mendès signifiait bouc et Pan, et prouve par conséquent l'identité de cet animal et de ce dieu.

Le deuil que causait la mort du bouc rappelle celui que manifestaient les Égyptiens à la mort de leur taureau Apis.

On offrait du lait à ce taureau ; on offrait de même au bouc ou à Pan, qui était son idole, ainsi qu'à Priape, qui était de la même famille, du lait et du miel.

Pan, dit la fable, accompagnait les dieux-soleil Osiris et Bacchus dans leur expédition de l'Inde. Priape suivit aussi Bacchus dans son voyage de l'Inde, et se prit de querelle en voyage avec l'âne de Silène, que montait ce dieu.

Le bouc sacré avait avec Priape d'autres conformités. Les Grecs, sous les noms de Pan, de Faune, de Sylvain, de Satyre, etc., adoraient des divinités champêtres dont les figures représentaient à la fois les formes du bouc et l'attribut le plus caractéristique de Priape. Elles avaient les cornes, quelquefois les oreilles et toujours les cuisses, les jambes et les pieds de cet animal, et en même temps le Phallus, dans un état d'énergie. « On leur a érigé des  temples, dit Diodore de Sicile, en parlant de ces divinités à cornes et à pieds de bouc ; elles y sont représentées dans un état d'énergie et de lubricité, afin qu'elles parussent imiter le naturel lascif du bouc. » Voilà pourquoi Priape a souvent les formes du bouc ; voilà pourquoi on le confond souvent avec les dieux Pan, Sylvain et Satyre, qui ont la même origine que lui.

Les femmes se découvraient fort indécemment devant le taureau Apis ; elles faisaient la même chose devant le bouc de Mendès ou de Chemnis, et poussaient beaucoup plus loin leur étrange dévotion.

Dans l'intention, sans doute, de détruire le charme pré­tendu qui les maintenait dans un état de stérilité, elles s'offraient au bouc sacré, et se livraient à son ardeur brutale.

« Rien de si certain, dit le traducteur d'Hérodote, que l'infâme coutume d'enfermer des femmes avec le bouc de Mendès. La même chose se pratiquait à Chemnis (ville du Delta). Mille auteurs en ont parlé. »

Des vers du poète Pindare, cités par Strabon, un passage de Clément d'Alexandrie, et plusieurs autres écrivains de l'antiquité attestent l'existence de cette pratique religieuse et révoltante.

« Il arriva, pendant que j'étais en Égypte, dit Hérodote, une chose étonnante dans le Nome mendésien : un bouc eut publiquement commerce avec une femme, et cette aventure fut connue de tout le monde. »

Cette union monstrueuse n'avait pas lieu toutes les fois qu'elle était sollicitée ; et ici, l'instinct grossier d'un animal se montrait supérieur à l'esprit humain dégradé par la religion.

« Il ne faut pas s'étonner, fait dire Plutarque à un interlocuteur, si le bouc de Mendès en Égypte, enfermé avec plusieurs belles femmes, ne témoigne aucun désir pour elles, et ne s'enflamme que pour des chèvres. »

Il existe encore à Chemnis quelques traces de cette dégoûtante prostitution. « On y voit, dit Vivant Denon, un édifice enfoui jusqu'au comble. C'est sans doute le temple dédié au dieu Pan, autrefois consacré à la prostitution. On y rencontre aujourd'hui, comme à Métabis, nombre d'almées et de femmes publiques, sinon protégées, au moins reconnues et tolérées par le gouvernement. On m'a assuré que, toutes les semaines, elles se rassemblaient à un jour fixe dans une mosquée près du tombeau du cheikh Haridi, et que, mêlant le sacré au profane, elles y commet­taient entre elles toutes sortes de lascivités. »

Les Juifs, dont le législateur s'était attaché à former des institutions toutes contraires à celles des Égyptiens, bien loin d'adorer les boucs, en présentaient chaque année deux devant le tabernacle. L'un était sacrifié au Seigneur ; et l'autre, chargé des imprécations du grand prêtre et des iniquités du peuple, était envoyé dans le désert.

Il n'en était pas ainsi des sectaires samaritains. Le premier verset de leur Pentateuque prouve qu'ils adoraient le bouc comme le créateur de l'univers : « Au commence­ment, y est-il dit, le bouc Azima créa le ciel et la terre. »

Ce culte passa dans l'Inde. Dans les monuments des grottes d'Iloura, qui remontent à la plus haute antiquité, on retrouve le culte du bouc, auquel les Indiens donnent le nom de Mendès, qu'il portait en Égypte.

Le bouc fut adoré en Grèce et en Étrurie. Les Romains modifièrent son culte, et diminuèrent de beaucoup ce qu'il avait de brutal. Voici ce qu'à cet égard nous apprend Ovide :

Les Romains, fâchés de voir les Sabines qu'ils avaient enlevées rester stériles, furent invoquer Junon dans la forêt sacrée du mont Esquilin. À peine eurent-ils achevé leurs prières, qu'ils virent la cime des arbres s'agiter, et qu'ils entendirent cet oracle : « Que les femmes d'Italie soient fécondées par un bouc. » C'était prescrire aux Romains les pratiques révoltantes du culte de Mendès. Ils ne parurent pas disposés à obéir à l'oracle. Alors, un devin d'Étrurie l'interpréta et en adoucit la rigueur :

Il est avec le ciel des accommodements.

Il proposa aux femmes stériles de se faire frapper le dos ou le ventre avec des lanières formées de peau de bouc. C'est ce qui se pratiqua dans les fêtes des Lupercales.

Le 13 février, jour destiné à cette solennité, des jeunes gens, nus ou presque nus, parcouraient la ville, armés du couteau dont ils avaient immolé des boucs, et d'un fouet composé de courroies tirées de la peau de ces animaux, en frappaient ceux qu'ils rencontraient. Les femmes, loin de fuir, accouraient au-devant d'eux et offraient leur ventre nu aux coups de ces jeunes fouetteurs, dans l'espoir de devenir fécondes et de produire de beaux enfants.

On voit que, chez les Romains, la cérémonie était différente : le bouc n'y jouait pas, comme à Mendès, le principal rôle, mais il y avait part, et le motif était le même.

Si l'on pouvait donner croyance à ces récits, mêlés de tant de contes ridicules que faisaient nos crédules aïeux sur les assemblées nocturnes appelées sabbat, on serait tenté de croire que le culte du bouc s'est continué longtemps chez les nations modernes. Dans ces assemblées, c'est toujours un bouc qui préside, c'est un bouc qu'on y adore, c'est un bouc qui s'unit aux femmes assistantes. Si l'on pouvait séparer la vérité du chaos de mensonges qui la font méconnaître, la dépouiller des exagérations et du merveilleux dont sont chargées les relations de ces assem­blées mystérieuses, on y retrouverait peut-être les pratiques du culte de Mendès ; on fixerait les opinions encore incertaines sur ce point de l'histoire des hommes ; on délivrerait les esprits du scepticisme pénible où ils sont encore sur l'existence des assemblées du sabbat, attestées par tant d'autorités, par tant de procédures juridiques, et si forte­ment contestées par tant d'écrivains illustres.

Une bonne histoire des sociétés mystérieuses de toutes les nations dissiperait bien des incertitudes, formerait un faisceau de lumières qui éclairerait l'origine obscure des institutions humaines, leur filiation, et serait plus utile et plus curieuse que le tableau toujours uniforme des désastres causés par l'ambition de quelques souverains.


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25/09/2007
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